Biathlon : Julia Simon condamnée à 3 mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende pour vol et fraude à la carte bancaire
Contexte et faits reprochés
La biathlète française Julia Simon, 29 ans et membre de l’équipe de France depuis 2015, a été condamnée par le Tribunal correctionnel d’Albertville à trois mois de prison avec sursis et à 15 000 euros d’amende pour des faits de vol et de fraude à la carte bancaire. Le jugement précise qu’elle aurait utilisé, à partir de 2021, les cartes bancaires de sa coéquipière Justine Braisaz-Bouchet et de la kinésithérapeute de l’équipe pour des achats dont le montant pouvait atteindre 2 400 euros, et aurait dérobé de petites sommes d’argent, entre 20 et 50 euros. Elle aurait partagé à plusieurs reprises des chambres ou des appartements lors de stages de préparation.
Déroulement du procès et reconnaissance des faits
Julia Simon a reconnu « la totalité » des faits mais s’est déclarée incapable de les expliquer. « C’est un trou noir », a-t-elle déclaré, très émue à la barre. Elle a évoqué un mécanisme de défense et a expliqué s’être concentrée à 200 % sur son sport, estimant que ce comportement n’était pas motivé par l’argent puisqu’elle n’était pas dans le besoin. Elle a ajouté travailler avec un psychologue depuis plusieurs années pour comprendre et grandir.
Réactions du parquet et du tribunal
Le parquet a déploré une reconnaissance jugée « a minima » et, malgré un casier judiciaire vierge, a souligné que la peine vise à prévenir une éventuelle récidive. Le tribunal a fixé une peine d’inéligibilité de trois ans et a rejeté la demande de ne pas inscrire la sanction au casier judiciaire de l’intéressée.
Suite judiciaire et réactions des parties
La Fédération Française de Ski (FFS), qui s’est constituée partie civile et a demandé des dommages et intérêts symboliques d’un euro, a affirmé prendre acte du verdict et indiquait que le volet disciplinaire fédéral serait traité prochainement par la Commission nationale de discipline.
En parallèle, Me Sarah Pereira, avocate de Justine Braisaz-Bouchet, a critiqué une « reconnaissance sans explication » et qualifié la situation de « très difficile » pour sa cliente absente à l’audience, appelant à reconnaître le statut de victime.
Concernant l’avenir olympique, Fabien Saguez, président de la FFS, a déclaré vouloir s’assurer que tous les athlètes soient pleinement encadrés par les équipes et a assuré que Milan-Cortina 2026 demeure une échéance majeure à gérer dans les meilleures conditions possibles. Dans un entretien à l’AFP en avril 2025, Julia Simon avait déclaré viser la médaille d’or en Italie, ce qui reflète ses ambitions malgré cet épisode judiciaire.