Tarifs postaux Chine-Suisse : décryptage des chiffres et du rôle de l’UPU
Contexte et assertion autour des frais d’envoi
Dans une intervention diffusée dimanche soir sur Forum, Pascal Meyer, fondateur du site Qoqa, a évoqué les plateformes chinoises et avancé une affirmation sur les frais d’envoi vers la Suisse: « Ces gens-là ne paient pas de frais d’envois pour la Suisse, parce qu’ils sont considérés comme pays en voie de développement ».
Les bases des tarifs postaux internationaux
Les tarifs internationaux reposent sur l’Union postale universelle (UPU), qui regroupe 192 pays et dont le siège est à Berne. L’UPU définit les règles des échanges de courrier entre États et cherche à garantir une forme d’équité des coûts selon le pays d’origine et le pays de destination. Elle classe les États en catégories et applique des tarifs spécifiques à chaque groupe. Pour les envois destinés à la Suisse, les pays versent des frais terminaux à la Poste suisse, destinés à couvrir les coûts de traitement et de distribution sur le territoire récepteur.
La Chine et l’absence de tarif spécial, selon l’UPU
Selon l’UPU, la Chine verse ces frais terminaux comme tout autre pays membre. « Depuis plusieurs années, la Chine applique des taux dérivés de tarifs intérieurs du pays de destination, afin de refléter les coûts réels. Autrement dit, la Chine ne bénéficie pas d’un tarif spécial, ses taux ont été progressivement alignés sur ceux pratiqués entre pays industrialisés dont les pays voisins de la Suisse. » Ces réformes découlent des Congrès de 2016 et de 2019 et visent à suivre l’essor du commerce en ligne international.
La réponse de la Poste suisse
La Poste suisse précise qu’en 2016, l’UPU a décidé que la Chine ne serait plus considérée comme un pays en développement. Elle paie aujourd’hui les mêmes tarifs postaux que d’autres pays industrialisés de la même catégorie (par exemple le Canada, le Japon, l’Australie).
Cas des envois hors cadre UPU et coûts variables
Pour les envois gérés en dehors du cadre UPU, les prix dépendent des accords entre l’expéditeur et le prestataire logistique, ainsi que du service choisi, du trajet, du mode de transport, de la vitesse et des quantités.
Transparence et informations non publiques
Plusieurs éléments demeurent opaques: les tarifs exacts appliqués par les plateformes chinoises à leurs réseaux logistiques ou à la Poste chinoise ne sont pas publiés, et les tarifs terminaux accordés à des clients importants par la Poste ne sont pas rendus publics. On indique toutefois que ces frais terminaux pourraient augmenter d’année en année, avec des mentions évoquant une hausse potentielle de l’ordre de 15 à 17 % depuis 2019, sans chiffres publics précisés.
Dans ce contexte, comparer objectivement les coûts entre distributeurs suisses et plateformes chinoises demeure complexe en l’absence de données publiques sur les tarifs et les accords commerciaux en vigueur.