Potentiale réduction des rémunérations estivales inférieure au salaire minimum : un débat en Suisse
Un projet de loi pourrait permettre de rémunérer certains emplois saisonniers en dessous du salaire minimum
En Suisse, un récent vote à la Commission de l’économie du Grand Conseil relance la controverse sur l’éventualité d’autoriser des exceptions au salaire minimum pour les emplois d’été. Si cette proposition était adoptée lors de la séance plénière, cela pourrait entraîner une baisse des rémunérations pour certains étudiants travaillant durant la période estivale.
Les détails de la proposition et ses implications
Selon la majorité de droite de la commission, il serait possible de rémunérer les jeunes de moins de 25 ans à hauteur de 75 % du salaire minimum, pour une durée maximum de deux mois, sans obligation d’établir une convention collective de travail. La mesure vise à soutenir l’emploi saisonnier, en particulier pour les étudiants, en réduisant potentiellement leur coût pour les employeurs.
Arguments et oppositions autour du projet de loi
Les membres du Parti libéral-radical (PLR) justifient cette initiative en avançant qu’elle pourrait freiner la diminution du nombre d’emplois estivaux depuis l’introduction du salaire minimum en 2020. Jacques Béné, député du PLR, cite notamment la difficulté pour les entreprises de choisir entre rémunérer un étudiant ou un candidat plus expérimenté pour un emploi saisonnier.
En revanche, les syndicats contestent ces arguments. Davide De Filippo, président de la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS), affirme qu’aucune étude fiable ne prouve une baisse concrète du nombre d’emplois estivaux à Genève, et met en garde contre une possible généralisation de la sous-enchère salariale si la mesure était adoptée.
Les perspectives et l’opposition future
Le camp opposé à la proposition menace déjà de lancer un référendum si ce projet de loi devait être adopté en séance plénière. La discussion sur cette réforme du droit du travail, qui pourrait influencer la rémunération des jeunes salariés en été, reste donc particulièrement suivie dans le contexte politique suisse.